Jeannette nous raconte les mariages autrefois à Elven

Au début du 20ème siècle , les mariages se célébraient souvent le mardi et obligatoirement à la mairie et à l’église. On se mariait à peu près à 21 ans. La préparation du (ou des ) mariage(s)se commençait le jeudi précédent :

on rassemblait les assiettes , couverts , tables et bancs. Le repas se déroulait dans un champ ou, selon le temps, dans une grange que l’on balayait. Le dimanche était prévu un bal . Le lundi était consacré à la préparation du festin. On tuait une bête à la ferme et c’était un boucher qui préparait le repas ; il était aidé par des invités à la noce. Au menu : Apéritif ,soupe, bouillie, ragoût, rôti, légumes, gâteaux et les boissons étaient : vins de toutes sortes, café, limonade et jus de fruits pour les enfants. Les légumes venaient du potager. Les gâteaux étaient préparés par les familles ; il n’y avait pas de pièce montée ; c’étaient des tartes ou des fars.

Le mardi matin, jour du mariage, tous les invités se rendaient chez la mariée. Plusieurs dames l’habillaient. La mariée était habillée en bretonne et avec une coiffe bretonne. Elle portait une guirlande de fleurs d’oranger le long de sa robe. On mangeait des tripes avant d’aller au mariage. Puis le cortège commençait à avancer. En chemin, le marié devait couper un ruban et donner des pièces aux mendiants. Le cortège, mené par des musiciens (les sonneurs) parcourait 2 à 3 km en chantant et en dansant jusqu’à la mairie. Il y avait toujours un accordéon diatonique et souvent un biniou et une bombarde. De la mairie à l’église, le cortège avançait en silence.

A l’église, le père de la mariée la conduisait jusqu’au chœur. Il y avait un témoin pour chaque marié. La messe durait moins longtemps que maintenant car il n’y avait que le prêtre qui parlait ( Les mariés n’avaient qu’à répondre « oui » à la question du prêtre). Il n’y avait que très peu d’alliances en or. A la fin de la messe, on ne jetait pas du riz ou du blé sur les mariés ;on considérait ça comme du gaspillage. A la sortie de l’église, on chantait encore puis on faisait le tour des bars du bourg et on dansait sur la place du village…200 à 300 personnes étaient invitées : la famille, les voisins, les gens avec qui on travaillait, l’équipe de battages… Le prêtre aussi était invité, mais souvent, il ne venait pas et on lui apportait le repas de noce au presbytère. Il y avait des filles et des garçons d’honneur ; ils étaient tous habillés de la même façon et ils avaient des responsabilités dans la noce : ils devaient récupérer un peu d’argent auprès des invités pour payer les consommations au café, servir la boisson à table, veiller à ce qu’il y ait une bonne ambiance pendant le repas…etc. On mangeait à 13h30. Sur la table des mariés, il y avait des fleurs. On offrait surtout de la vaisselle ou un animal (un mouton par exemple) en cadeau. Après le repas, on nettoyait les tables. Le soir, on réchauffait les restes du midi puis un bal était prévu.

Tous les gens du village y étaient invités ; il n’y avait pas un orchestre comme maintenant, c’étaient les musiciens du matin qui l’animaient. On payait leurs repas Le lendemain, on réveillait les mariés avec de la soupe à l’oignon. Plus tard, il n’y avait pas de voyage de noces.

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